Comment devenir Gendarme – Fiche Métier gendarme : emploi, formation, salaire (par Vincent Gomis)
– Le gendarme, c’est avant tout un militaire et un homme de terrain qui assure la protection des personnes et des biens. SeneNews vous présente un guide fiche métier pour savoir comment devenir gendarme au Sénégal.
Présentation générale :
Au Sénégal, la Gendarmerie fait figure de Garde prétorienne. Car elle constitue un solide rempart pour le magma d’institution que constitue l’Etat. Issue des flancs de la Gendarmerie coloniale, via le légendaire corps des spahis. La Gendarmerie est à la fois, un auxiliaire de justice et un outil de sécurité organiquement animée à la Défense nationale. Leurs affectations et leurs domaines d’intervention sont nombreux, mais leur but reste le même : assurer la protection des personnes et des biens. La gendarmerie est une force institué pour veiller à la sûreté publique, mais aussi pour assurer le maintient de l’ordre et l’exécution des lois et règlements. Une surveillance continue, préventive et répressive, constitue l’essence de son service. Le service de la gendarmerie a essentiellement pour objet d’assurer l’action directe de la police administrative, judiciaire et militaire. Elle est également chargée d’accomplir des missions de défense nationale et de prêter son concours aux autorités judiciaires, administratives et militaires ainsi qu’à tous les départements ministériels. Leurs missions s’articulent autour de (04) volets : les missions de police, les missions de défense nationale, les concours aux diverses administrations et la participation aux opérations de maintient de la paix.
L’Ecole des Officiers de la Gendarmerie nationale comprend un cours de formation et un cours d’application. Le recrutement au cours de formation de l’Ecole des Officiers de la Gendarmerie nationale (E.O.G.N) s’effectue sur concours professionnel, parmi les sous officiers de Gendarmerie titulaire du baccalauréat ou de tout diplôme équivalent, du diplôme d’aptitude professionnelle ainsi que du certificat interarmées.
Ainsi l’admission dans le corps des officiers a lieu exclusivement dans les grades de lieutenant et de sous-lieutenant et résulte de deux modes de recrutement, réalisés l’un parmi les élèves d’une école de formation, l’autre parmi les sous-officiers de gendarmerie. Les officiers d’active ou de réserve des trois armées sont recrutés par concours dans les conditions précisées par une instruction du ministre des forces armées. Ils ne sont admis dans la Gendarmerie qu’après avoir subi avec succès l’examen, de sortie de l’école des officiers de gendarmerie. A cet égard, la commission de Gendarme confère à son détenteur le droit de servir jusqu’à son admission dans le corps des sous-officiers de carrière ou, s’il n’est pas admis dans ce corps, jusqu’à l’âge de 50 ans. L’admission dans le corps des sous-officiers de carrière donne droit aux intéressés à des indemnités particulières en même temps qu’elle leur ouvre l’accession à des grades supérieurs par voie de concours.
Cependant, les élèves gendarmes reçoivent une commission spéciale révocable à tout instant. Elle est retirée de plein droit si l’intéressé est exclu. Car l’emploi d’élève gendarme ne comporte d’assimilation avec aucun grade. Du coté des gendarmes auxiliaires, issus du contingent, ils effectuent leur temps de service militaire (deux ans) dans la Gendarmerie. De ce fait, ils sont soumis au même titre que les autres personnels des forces armées, aux obligations définies par les lois et règlements militaires. Les gendarmes auxiliaires sont des agents de la force publique et peuvent être employés sur l’ensemble du territoire national. Ils participent à des missions de secours, de contrôle, et peuvent intervenir dans le cadre d’enquêtes judicaires.
Assurément, les gendarmes mobiles sont chargés du maintien de l’ordre public lors de grands événements ; matchs, concerts, etc. Elle assure aussi la protection de la Présidence de la République, de la Primature, de l’Assemblé Nationale, du Conseil de la République pour les Affaires Economiques et Sociales (Craes), du Building Administratifs, de la Cour de Cassation, du Conseil d’Etat, du Conseil Constitutionnel, de la Cour des Comptes du ministère de l’Economie et des Finances, du Ministère des affaires Etrangères du Palais de la Justice.
La Gendarmerie Mobile est composée de :
–la légion de gendarmerie d’intervention (LGI) : Unité de réserve générale à la disposition du président de la République, spécialement chargée du maintien et du rétablissement de l’ordre sur l’ensemble du territoire national. Elle participe en outre aux opérations militaires aux cotés de l’armée.
-la légion de sécurité et de protection (LSP) : Qui assure la protection de la Primature, de l’Assemblée nationale, du conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes), du building administratif, de la Cour de Cassation, du Conseil d’Etat, du Conseil Constitutionnel, de la Cour de Comptes, du ministère de l’Economie et des Finances du ministère des Affaires étrangères, du palais de justice.
-la légion de la garde présidentielle (LGP) : Qui assure la protection de la présidence de la République, du président de la République et de sa famille. Elle assure aussi des missions d’escortes et d’honneurs. Elle regroupe l’ensemble des unités de la «garde Rouge de Dakar» à savoir les escadrons de la garde présidentielle, l’escadron motocycliste, escadron monté.
Pour sa part, le groupe d’intervention de la Gendarmerie Nationale (Gign) participe aux opérations déclenchées à l’occasion de certains événements graves tels qu’actes de terrorisme ou de banditisme, prises d’otages, révoltes en milieu pénitentiaire et nécessitant, notamment pour aboutir à la neutralisation d’individus très dangereux, l’utilisation de techniques et de moyens particuliers d’intervention.
Par contraste le Cynogroupe (CN), une unité spéciale composée de chiens chargés d’assister les unités de la gendarmerie dans le cadre de l’exécution de leurs missions. Elle dispose : de chiens pisteurs, de chiens pour la recherche de drogue et stupéfiants et de chiens pour la recherche d’explosifs.
Quant à la Gendarmerie territoriale qui est chargée de la surveillance du territoire, de la recherche de renseignement et de l’exécution des missions de police administrative, judiciaire et militaire. Elle participe au maintien de l’ordre. Inversement, l’inspection interne est chargé de s’assurer de la mise en œuvre des instructions du Haut commandant de la Gendarmerie Nationale, de l’exécution des missions d’inspection et de toute autre mission que celui-ci lui confié.
L’Etat major, placé sous l’autorité du Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale. L’Etat-Major de la Gendarmerie Nationale est dirigé par le Haut Commandent en second de la Gendarmerie Nationale. Officier général ou supérieur nommé par décret par le président de la République. Le Haut commandant en second assiste le Haut commandant de la Gendarmerie Nationale dans l’exercice de l’ensemble de ses attributions. A ce titre, il le supplée en cas d’absence ou d’empêchement.
gendarmes senegalUne course vers une féminisation de ses effectifs
Avec des statistiques qui affichent que les femmes représentent 52% de la population sénégalaise. Au Sénégal, c’est à partir de janvier2008 dernier, que l’armée sénégalaise accueillait dans ses rangs les toutes premières jeunes filles. En effet, le processus d’institutionnalisation de l’intégration des femmes dans l’armée sénégalaise est lancé, à en croire le ministre d’Etat, ministre des forces armées Bécaye Diop. Car 500 femmes soldats ont déjà reçu une formation au centre d’instruction de Bango (Saint Louis). C’était l’une des conclusions majeures de l’atelier de plaidoyer sur les enjeux et défis de Genre et du Cadre de vie sur financement du fonds des Nations unies pour la population (Fnuap). Pour rappel, hormis les 500 femmes soldats déjà formées, 4 femmes officiers sont des officiers de gendarmerie. Et souligner la démarche participative de l’Etat, dans le processus de recrutement des personnels féminins au sein des forces de défense et de sécurité. Ainsi la question du Genre est déjà intégrée dans les curricula de formation militaire. Ainsi le décret présidentiel n°2006 portant recrutement exceptionnel et à titre transitoire de personnel féminin dans la Gendarmerie. En effet, un recrutement exceptionnel et transitoire d’élèves sous-officiers de Gendarmerie est ouvert aux jeunes filles de nationalité sénégalaise, titulaire au moins du diplôme de fin d’études moyennes (D.F.EM) ou de tout autre diplôme admis en équivalence. Les candidates doivent être célibataire sans enfants, avoir une taille minimum de 1,60 mètre et être âgé de 18 ans au minimum et 21 ans au maximum, à la date du dépôt de la candidature. Mais cet âge peut être porté à 24 ans au plus pour les titulaires dune licence de l’enseignement supérieur ou de tout autre diplôme admis équivalence. Le concours de recrutement d’élèves sous-officiers de gendarmerie comportera une présélection et une sélection. La présélection comprend les épreuves physiques, des écrites et une visite médicale. Ensuite, la phase de sélection, les candidates seront soumis à des tests psychotechniques et à un entretien avec un officier choisi par le Haut Commandant de la Gendarmerie. L’exclusion des élèves sous-officiers peut intervenir en cours de stage pour inaptitude physique dûment reconnue, par inaptitude professionnelle ou mauvaise manière de servir. Et aussi, les élèves sous-officiers féminins perçoivent une bourse mensuelle de trente mille francs pendant la durée de leur formation.
Le dossier de candidature comprend :
-une demande manuscrite
-un certificat de nationalité
-un extrait d’acte de naissance ou jugement en tenant lieu ou copie certifiée conforme par le commandant de brigade de la carte nationale d’identité
-copie certifiée conforme du diplôme constatant le niveau d’instruction de la candidate
-un extrait du casier judiciaire et une autorisation légalisé des parents ou tuteurs pour celles âgées de moins de 21 ans.
Constitution de dossier :
Candidats libérés de l’armé et de la police
-Demande manuscrite du candidat (modèle 1 de l’instruction 041)
-Etats signalétiques et des services
-Certificat de visite et contre visite datant moins de trois (03) mois
-Certificat de bonne conduite
-Extrait de naissance
-Copie certifiée du diplôme obtenu (Cepe au minimum) ou acte constatant le niveau supérieur
-Extrait de casier judicaire n°3 datant de moins de (03) mois
-Enveloppe timbrée (grand format) portant l’adresse et le téléphone du candidat
Candidat sous les drapeaux
-Demande manuscrite du candidat (modèle 1 de l’instruction 041)
-Etat signalétique et des services
-Certificat de bonne conduite
-Copie certifiée du diplôme obtenu ( Cepe au minimum) ou acte constatant le niveau supérieur
-Extrait de casier judiciaire n°3 de (03) mois
-Enveloppe timbrée (grand format) portant l’adresse et téléphone du candidat
-Relevé de notes
-Relevé de munitions
Le dossier est déposé à son corps qui assure la transmission par voie hiérarchique.
Elèves sous-officiers féminins
-Demande manuscrite du candidat (modèle 1 de l’instruction 041)
-Certificat de visite et contre visite datant moins de trois (03) mois
-Certificat de nationalité
-Extrait de naissance
-Copie certifiée du diplôme obtenu (Bfem minimum)
-Extrait de casier judiciaire n°3 datant de moins de (03) mois
-Enveloppe timbrée (grand format) portant l’adresse et téléphone du candidat
c :
L’officier débute sa carrière dans l’une des cinq unités opérationnelles : maintien de l’ordre/défense, sécurité publique générale, sécurité routière, police judiciaire ou formation spécialisées de la gendarmerie. Cette première période se termine par la prise de commandement d’une unité d’une centaine de personnes : compagnie de gendarmerie départementale, escadron départemental de sécurité routière ou de gendarmerie mobile, compagnie de la garde républicaine. En fonction de la réussite dans l’emploi, des postes à haute responsabilité sont proposés à l’officier au fur et à mesure du déroulement de sa carrière en administration centrale, au sein d’organismes interministériels ou d’êtas-majors internationaux, interarmées ou régionaux. Il travaille alors dans le renseignement, les ressources humaines, les relations internationales, la télécommunication et l’information, l’organisation et l’emploi, le contrôle de gestion, la criminalistique ou encore la communication et les relations publiques. Aux yeux des militaires, les gendarmes sont mieux traités qu’eux. Aussi bien en termes de salaire que d’autres avantages. Dans un entretien avec le quotidien, une source militaire indique, «un chef de division o l’Etat-major a une allocation de carburant de 30 000 francs Cfa par mois, alors que son collègue de la gendarmerie a plus de 200 000 francs Cfa. A l’Etat-major, il a des colonels qui n’ont pas de véhicule de fonction. Alors qu’à la gendarmerie, le plus petit lieutenant a un 4X4 double cabine». La Gendarmerie est en train de monter en puissance. Elle a crée une école des officiers et «favorise la promotion interne». Beaucoup de jeunes gendarmes qui ont un niveau intellectuel assez élevé tentent d’intégrer cette prestigieuse école basée à Ouakam.
Vincent Gomis