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Construction de la digue Grand-Tortue-Ahmeyin dans le port de Dakar. © EIFFAGE
En cette fin septembre 2021, près de 1 700 personnes s’activent sur le chantier dakarois de fabrication de la digue brise-lame du projet gazier sénégalo-mauritanien Grand-Tortue-Ahmeyin, mené par BP. C’est Eiffage Génie Civil Marine, la branche travaux maritimes du groupe français, qui pilote les opérations pour le compte du géant britannique des hydrocarbures.
Les équipes en sont à la fabrication du onzième des 21 caissons qui constitueront la partie émergée d’une digue de 1 200 mètres destinée à protéger la future usine flottante de production de gaz naturel. Implantée à 10 kilomètres des côtes de Saint-Louis, au Sénégal, par 33 mètres de fond, cette ceinture de caissons sera posée sur 2,2 millions de tonnes d’enrochements extraits d’une carrière ouverte par Eiffage en Mauritanie pour le projet.
« Initialement, la fabrication des caissons sur un yard construit à cet effet dans l’enceinte du Port autonome de Dakar aurait dû se terminer un an plus tôt, mais les perturbations logistiques liées à la pandémie ont entraîné la suspension du chantier dakarois pendant quelques mois. Cela n’a pas été le cas du côté mauritanien, où nous avons pu produire en carrières et acheminer les enrochements sans interruption », indique Edgar Coulomb, directeur général d’Eiffage Génie Civil Marine.
Nous avons appris à vivre avec le Covid
Pour le dirigeant, la capacité d’Eiffage à mener ce grand projet d’infrastructure offshore avec des équipes et sous-traitants locaux dans les deux pays a été un point clé pour séduire BP, Dakar et Nouakchott.
« Contrairement à nous, la plupart des concurrents qui ont répondu à l’appel d’offres proposaient la fabrication de la structure de la digue en Europe et son remorquage à destination », fait-il valoir. Le groupe français de BTP revendique sur son chantier une proportion de personnel expatrié de moins de 10 %, dont une partie originaire d’autres pays du continent.
Pour le patron d’Eiffage Génie Civil Marine, la digue et la jetée attenante – réalisées en partenariat avec l’italien Saipem – devraient être terminées d’ici à août 2022. « Nous avons appris à vivre avec le Covid, nous sommes toutefois encore impactés par les contraintes sanitaires, mais aussi logistiques et économiques, avec entre autres, aujourd’hui, la très forte hausse des coûts des matières premières ainsi que celle du transport maritime », note Edgar Coulomb.
De ce chantier, actuellement le plus important projet du genre sur le continent, le groupe français entend tirer parti pour décrocher d’autres contrats industriels, pétroliers et gaziers, qui représentent aujourd’hui environ 60 % de son chiffre d’affaires, contre quelque 30 % pour l’aménagement portuaire, et 10 % pour les travaux de protection contre l’érosion des côtes. Eiffage Génie Civil Marine confirme regarder avec intérêt les développements gaziers à l’est du continent, notamment au Mozambique.
En dehors des chantiers liés à l’extraction d’hydrocarbures et du portuaire, Eiffage s’intéresse particulièrement à deux nouveaux marchés du génie civil maritime, qui, selon lui, devraient se développer sur le continent.
D’une part, l’aménagement du trait côtier, qui vise à protéger le littoral de l’érosion marine accélérée du fait du changement climatique. Si pour le moment les chantiers lancés sont situés essentiellement en Europe, l’Afrique de l’Ouest pourrait démarrer des projets autour de ses grandes capitales côtières les plus menacées.
D’autre part, le groupe français estime que plusieurs pays d’Afrique du Nord devraient lancer prochainement plusieurs chantiers d’éolien flottant, notamment le Maroc et la Tunisie qui maîtrisent déjà bien cette énergie renouvelable à terre.
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Sénégal : comment Eiffage veut faire de Grand-Tortue-Ahmeyin son tremplin gazier – Jeune Afrique – Jeune Afrique

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